Expériences de traduction ...
Blog de Michel Politis, Professeur au Département de Langues Étrangères, de Traduction et d'Interprétation de l'Université ionienne (Corfou - Grèce)

Τρίτη 24 Μαΐου 2016

Διεθνές συνέδριο: "Quelle formation grammaticale pour de futurs traducteurs ?", Colloque international Université de Mons (Belgique), 9-10 mars 2017

Quelle formation grammaticale
pour de futurs traducteurs ?
Colloque international
Université de Mons (Belgique)
9-10 mars 2017
Première circulaire
Date limite : 15 octobre 2016. 



La question abordée par le colloque "Quelle formation grammaticale pour de futurs traducteurs ?" est celle de l’enseignement de la grammaire aux futurs traducteurs, qu’il s’agisse de la grammaire en langue maternelle (L1) ou de celle des langues enseignées/apprises par le traducteur (L2) 1 . Il s’agit de s’interroger sur la « pertinence » des descriptions grammaticales des langues (L1 comme L2) eu égard aux processus en jeu dans l’activité de traduction, dans un contexte d’académisation de la formation des traducteurs. Par grammaire, nous entendons toute description d’une langue visant à
expliciter, de manière méthodique, son fonctionnement. Quant à la traduction, elle est envisagée comme une activité destinée à faire passer d’une langue dans une autre (L2 → L1) un message de telle sorte qu’il existe entre les deux énoncés produits une relation d’équivalence sémantique et/ou pragmatique.


Argumentaire

S’il est banal de constater la variété des descriptions grammaticales d’une même langue, l’adéquation de celles-ci à l’activité de traduction a jusqu’ici été peu discutée et examinée. Plusieurs facteurs rendent compte des « différences » entre les grammaires : l’approche (particulière, contrastive, comparée, générale), la finalité (ouvrage de consultation, de référence, d’enseignement, etc.), la « visée » (plus ou moins normative, descriptive, explicative, etc.), le point de vue (grammaire de compréhension vs de production ; diachronie vs synchronie ; etc.), l’état de langue décrit (normes et variations), le domaine concerné (phonétique/phonologie ; morphologie ; syntaxe ; dimension textuelle,…), le « contexte » (public – langue2, âge, besoins ; statut de la langue,…), les modèles théoriques de référence (à partir desquels sont formulées les hypothèses « explicatives » : grammaires « traditionnelle », structurale-fonctionnaliste, psychomécanique, générativiste, sémantique, énonciative, etc.), le format descriptif (p. ex. plan ascendant vs descendant), la terminologie, etc. De là une question essentielle : quelle(s) grammaire(s) conviendrai(en)t le mieux à la formation des traducteurs ?

À titre d’exemple : la « grammaire » dans les programmes de formation des traducteurs en Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB)

Le colloque ne pourra pas faire l’économie d’une réflexion sur la place actuelle de la grammaire dans les programmes. Pour prendre l’exemple de la FWB (espace auquel le colloque n’est évidemment pas restreint !), les facultés/départements de traduction3 distinguent dans leurs programmes l’enseignement grammatical en L1 (i. e. le français) de celui concernant les L2-L3. Deux institutions proposent un cours de linguistique générale sans lien avec une langue particulière et s’efforçant de présenter un aperçu des sous-domaines de la linguistique.

Pour ce qui est de la L1, les termes utilisés dans les intitulés des cours sont linguistique ou grammaire (parfois qualifiée de raisonnée). Un seul intitulé signale un contenu plus précis, syntaxe (en combinaison avec lexicographie). Ces cours sont répartis sur l’ensemble du premier cycle, à l’exception d’une faculté où l’enseignement grammatical en L1 figure uniquement au programme du bloc 1 du premier cycle4.

Concernant les cours de « grammaire » associés aux L2, les titres des cours ne permettent guère de faire le tri entre ceux visant à l’appropriation de la langue et ceux poursuivant un but plus formateur ou professionnel (en lien avec l’activité de traduction) – même si le fait qu’ils soient très majoritairement réservés au 1er cycle plaide en faveur de la première hypothèse. La disparité est plus grande que pour la L1, chaque institution proposant des intitulés spécifiques : grammaire contrastive (par rapport à la L1), pratique de la grammaire (anglaise, allemande, etc.), linguistique (anglaise, allemande, etc.). Signalons qu’à aucun endroit de ces programmes grammaire et traduction ne figurent dans un même intitulé et que le syntagme stylistique comparée (en écho aux travaux de Vinay et Darbelnet, Malblanc5, etc.) n’apparait nulle part. Les dimensions plus pragmatiques de la communication sont prises en charge par des intitulés comme analyse du discours, communication, etc.

Processus de contextualisation et approches didactiques

Si les différences entre les grammaires sont bien connues, elles ont peu été mises en relation avec les besoins de « nouveaux publics » tels les traducteurs et l’évolution de leur formation6. La question à laquelle les organisateurs de la journée souhaitent apporter des réponses est « quelle(s) grammaire(s) pour le futur traducteur ? ».

Pour ce faire, ils sollicitent la participation des linguistes et grammairiens, des traductologues et traducteurs et des didacticiens de la traduction intéressés par la question de la « contextualisation » des savoirs grammaticaux, leur place dans les compétences attendues du traducteur et leur insertion dans les cursus de formation.

Tout en intégrant une perspective interdisciplinaire en relation avec la question posée, les contributions gagneront à être situées sur l’un des trois axes suivants.

• Axe 1 – Le point de vue des linguistes et grammairiens

Quels sont les modèles, les descriptions les mieux appropriés à la traduction, envisagée à la fois comme processus et résultat ? Faut-il privilégier un point de vue onomasiologique ou sémasiologique ? Une approche monolingue ou bi/plurilingue ou générale ? Quel état de langue décrire ? Quelle place réserver à la norme et à la variation ? Qu’en est-il de la terminologie (spécifique, transversale) ? Faut-il privilégier un domaine (p. ex. syntaxe) ? Quelle pertinence de tel ou tel modèle syntaxique ? Quels apports de la linguistique textuelle ?

• Axe 2 – Le point de vue des traductologues et traducteurs

Les différents courants de la traductologie font une place à la grammaire considérée comme un des savoirs impliqués dans la réflexion sur la traduction et dans les compétences attendues d’un traducteur. Mais qu’en est-il au-delà de ces considérations générales ? Un des objectifs du colloque est de déterminer de manière plus précise les besoins et les usages des traducteurs en sollicitant des « études de cas » sur les effets de l’enseignement explicite de tel ou tel phénomène grammatical sur la qualité d’une traduction, en particulier avec des publics en cours de formation. Dans quelle mesure une compréhension plus fine de tel ou tel phénomène grammatical a-t-il un effet sur la traduction et notamment sur la capacité de l’apprenti-traducteur à revoir son texte et à l’améliorer ?

Sont attendues ici des contributions de traductologues, traducteurs et formateurs de traducteurs portant sur les qualités des différentes grammaires (en langue source comme en langues-cibles, dans une perspective monolingue ou autre, etc.), sur la place qu’occupe actuellement la « grammaire » dans la réflexion traductologique et sur les usages que font les traducteurs et les formateurs des grammaires existantes. Quelles sont les grammaires utilisées (en formation et en contexte professionnel) ? Qu’entend-on par « utilisation d’une grammaire » ? Que cherche le traducteur dans une grammaire ? Le type d’information recherché est-il identique dans une grammaire de la langue-cible ou de la langue-source ? À tel ou tel moment du processus de la traduction ? Etc.

• Axe 3 – Le point de vue curriculaire et didactique
Les exposés traitant de l’organisation des cours de grammaire en termes de successivité (dans quel ordre ?), de simultanéité (quel regroupement opérer ?) et d’interaction (mise en place de transversalité entre les cours) sont les bienvenus.

Pour ce qui est de la didactique de la traduction, l’adéquation des descriptions grammaticales utilisées en cours de formation aux récents acquis de la linguistique pourra également être interrogée (cf. la première perspective) en prenant notamment en compte la « réception » (l’usage) par les traducteurs en cours de formation du discours grammatical reçu (et des grammaires consultables). L’analyse des erreurs/écarts de traduction constitue également une porte d’entrée sur la manière dont les étudiants s’approprient le discours grammatical et le mettent en œuvre.

Conçu comme un moment de réflexion, et d’interrogation sur une problématique jusqu’ici peu traitée, le colloque accueille également des contributions discutant certains de ses présupposés (p. ex. la possibilité de mesurer l’efficacité d’une description en fonction des besoins d’une pratique professionnelle) ou plaidant en faveur d’une hybridation des modèles théoriques et des activités d’appropriation.

Les langues du colloque sont le français et l’anglais.

Comité scientifique

Philippe Anckaert (ULB et KU Leuven), Michel Berré (UMONS), Béatrice Costa (UMONS), Gert De Sutter (UGent), Danièle Flament-Boistrancourt (Université Paris Ouest-Nanterre-La Défense), Patrick Goethals (UGent), Maria Hellerstedt (Lille 3), Michael Herslund (Copenhagen Business School), Philippe Hiligsmann (UCL), Céline Letawe (ULg), Indra Noël (UMONS), Julien Perrez (ULg), Laurent Rasier (ULg), Hedwig Reuter (UMONS), Laurence Rosier (ULB), Winibert Segers (KU Leuven), Gudrun Vanderbauwhede (UMONS).

Comité d’organisation

Michel Berré (UMONS), Béatrice Costa (UMONS), Adrien Kefer (UMONS), Céline Letawe (ULg), Indra Noël (UMONS), Hedwig Reuter (UMONS), Gudrun Vanderbauwhede (UMONS).

Calendrier

Jeudi 9 et vendredi 10 Mars 2017

Lieu : Université de Mons – Faculté de traduction et d’interprétation, avenue du Champ de Mars, 17 – 7000 MONS (Belgique).

Date limite d’envoi des propositions : 15 octobre 2016.

Réponses du Comité scientifique : 30 novembre 2016.

Modalités de soumission des propositions

Les propositions de communication, en français ou en anglais, ne dépasseront pas 500 mots, bibliographie (5 références max.) et mots-clefs (5 mots) compris. Elles sont à adresser à :

  • gudrun.vanderbauwhede@umons.ac.be
  • indra.noel@umons.ac.be
  • adrien.kefer@umons.ac.be

Elles seront accompagnées du nom de l’auteur et de l’établissement d’enseignement et/ou de recherche auquel il est rattaché.

Communications

Les communications seront rassemblées en sessions thématiques. Les organisateurs s’efforceront d’éviter les sessions en parallèle. Chaque communication (25 minutes d’exposé, 5 minutes de questions/réponses).

Publications (actes)

À l’issue du colloque une sélection d’articles donnera lieu à la publication d’un ouvrage.

Informations complémentaires

D’autres informations (activités culturelles, liste d’hôtel, frais d’inscription, etc.) seront communiquées ultérieurement. Un site permettant une inscription en ligne sera également ouvert.

Unités de recherche porteuses du projet : Service de Didactique des langues et des cultures et Service d’Études nordiques (Faculté de traduction et d’interprétation de l’université de Mons).


1 Conventionnellement, dans ce qui suit, L1 désigne la langue maternelle de l’étudiant-traducteur et L2 la (ou les) langue(s) étrangère(s) qu’il apprend et à partir desquelles les traductions sont réalisées.
2 Cf. les grammaires contrastives.
3 Entre 2008 et 2015 en FWB, les divers établissements assurant la formation des traducteurs-interprètes ont été progressivement intégrées aux universités. L’École d’interprètes internationaux (EII) a intégré l’Université de Mons-Hainaut (aujourd’hui Université de Mons) ; l’Institut supérieur de traducteurs et interprètes (ISTI) et l’Institut Cooremans ont rejoint en 2015 l’Université libre de Bruxelles. La même année, le département de traduction et d’interprétation de Marie Haps a été intégré à l’Université Saint-Louis de Bruxelles (1er cycle) et à l’Université catholique de Louvain (2e cycle). L’Université de Liège et la Haute École de Liège ont créé en 2008-09 des études de traduction et interprétation, intégrées depuis à la faculté de Philosophie et Lettres.
4 Ne sont pas pris en compte ici les cours relevant de la pragmatique, de la stylistique ou de l’expression écrite.
5 Cf. Vinay J.-P. et Darbelnet J., Stylistique comparée du français et de l’anglais : méthode de traduction, Paris, M. Didier, 1972 [1958]. Malblanc A., Stylistique comparée du français et de l’allemand : essai de représentation linguistique comparée et étude de traduction, Paris, M. Didier, 1968 [1961].
6 Cf. Balliu Ch., « La traduction et l’interprétation : de la professionnalisation à l’académisation ». Communication faite au Colloque international La professionnalisation des études universitaires. L’exemple de la traduction/interprétation, Liège, 22-24/10/2014.

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